Antoine et la commune de Paris

Remerciements

Je remercie particulièrement:

Pierre BASCOU pour ses conseils.
Jean SEGUY, pour la lettre.
Madame Bernard DIMON, pour ses recherches aux archives d'outre mer.
Monsieur Daniel MAUREL, pour la documentation qu'il m'a fourni sur La Nouvelle Calédonie.
Monsieur Charles de l'association les Amis de la commune de Paris.

Antoine GUIZARD

S'il est passionnant de retrouver ses ancêtres et leurs familles, il est encore plus intéressant  de retracer leur vie.
Voici un exemple où l'histoire familiale côtoie l'histoire de France.

Tout a commencé par une lettre non datée que mon cousin Jean SEGUY a trouvée dans les archives de la mairie de TERMES.

Son auteur Henri GUIZARD  demeurait, alors, 5 rue des Canettes à PARIS (6ème).

Il demandait l'acte de naissance de son grand-père Antoine GUIZARD et tous les renseignements qu'on pourrait lui fournir concernant sa famille. Il précisait que son grand-père avait été déporté politique à NOUMEA en Nouvelle Calédonie à cause d'un rôle important qu'il a tenu lors de la commune de PARIS.

Jean en me montrant cette lettre me demande ce que l'on pourrait en faire.

A la couleur jaunie du papier nous estimons que ce courrier date d'au moins vingt ans.

Je décide d'en faire une photocopie et de me mettre à la recherche du passé de ce fameux Antoine, à propos duquel

Jean me précise que sa branche n'est plus représentée à TERMES.

Ma première démarche me pousse à rechercher Henri GUIZARD l'auteur de la lettre. Est-il toujours vivant ? Grâce aux listes électorales, je retrouve sa trace en 1957, 1960,1966 et 1970.

Il est noté Henri René GUIZARD, né à PARIS le 03 avril 1911.
Malgré ce renseignement précieux, mes recherches sont restées vaines, jusqu'à ce jour, je n'ai pas retrouvé sa trace. Il est probablement décédé.

Dans son courrier il nous précisait que son grand-père aurait été un membre important du Parti Socialiste pendant la commune de Paris.

J'entreprends une nouvelle démarche. Je contacte l'association des Amis de la commune de PARIS, et leur demande si par hasard il n'avait pas trace d'un nommé Antoine GUIZARD.

Mon correspondant monsieur Charles me dit qu'il va regarder et qu'il me téléphonera s'il trouve.

Le même jour dans la soirée, monsieur Charles me contacte, et m'annonce qu'effectivement Antoine GUIZARD a bien participé à la commune de PARIS. Et qu'il m'envoie ce qu'il a trouvé dans le Maîtron. C'est à dire dans le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier de France et étranger.
Ces informations donnent un nouvel élan à mes recherches et j'ai pu retracer très rapidement le parcours d'Antoine GUIZARD.
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Biographie d'Antoine GUIZARD

Il est né le 30 janvier 1831 à Termes, de Pierre (né à Termes le 20 04 1797 décédé le 28 07  1860 à Ornaisons.), et de Elisabeth BONY (née le 23 06 1800 à Palairac, et décédée le 26 03 1874 à Ornaisons).
(Le jour de sa condamnation en 1872 : Antoine mesurait 1,64 m., il avait les cheveux et sourcils noirs, le front bas, les yeux noirs, un gros nez, une bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale et le teint ordinaire.)

La famille de Pierre et d'Elisabeth GUIZARD  compte  quatre enfants. Antoine a en effet deux frères et une sœur :

Isidore Célestin, né le 26 05 1829 à Termes, marié à Adèle GIBELIN d'Aigues Vives le 02 04 1854. Décédé à Neuilly Plaisance le 30 10 1901. Le couple à au moins deux enfants :un fils Georges Henri né le 29 07 1877 à Paris, décédé le 06 02 1952 à Paris, une fille Blanche Sylvie née en 1858 à Paris, décédée le 28 10 1912  rue de Reuilly à Paris XII°. Blanche a été mariée deux fois : avec Alphonse BOULY, et Paul PREZ-REYNIER.

Prosper, né le 15 09 1833 sans autres renseignements.

Anne Marie, née le 05 08 1840. Sans autres renseignements.

Vers 1845 Pierre et Elisabeth vont s'installer à Ornaisons (11) suivis de leurs enfants.

Au tirage au sort en 1851 (RW 739 -AD11) Antoine est absent et représenté par Monsieur le Maire qui déclare que Antoine a un frère sous les drapeaux au 11ème léger de MARSEILLE. Il est exempté.

A partir de 1859 on retrouve Antoine à PARIS
Grâce aux renseignements contenus dans le Maîtron, dont nous avons parlé plus haut. Nous découvrons qu'Antoine était courtier en vente de fonds de commerce et ancien militaire et qu'il était capitaine dans la Garde Nationale.
Le Maîtron renvoie à des documents déposés soit aux Archives nationales (BB24/758) soit aux Archives d'Outre Mer (H colonies 84)

Les Archives Nationales, nous apprendrons ce que Antoine a fait avant son procès et pendant sa déportation.

C'est par les Archives d'Outre Mer à AIX en PROVENCE , que nous saurons qu'Antoine s'est marié et a eu une fille. Il aura quatre enfants au total. Nous verrons sa descendance plus loin. (Merci à Mme. et M. Bernard DIMON, amoureux et propriétaire à TERMES, qui m'ont effectuée les recherches à AIX.)

Antoine, a quitté ORNAISONS, pour s'engager pendant sept ans dans l'armée. Il est affecté au 11ème de ligne où il reçoit les galons de caporal voltigeur. Il participe à la bataille de SEBASTOPOL où il est blessé.

Il revient à la vie civile et s'installe à PARIS vers 1859. Il entre en qualité de commis en vente de fonds de commerce, chez Monsieur Desgranges.

En 1861, il ouvre lui-même un cabinet pour l'achat et la vente de fonds de commerce et deux ans plus tard, il est associé avec le dénommé TRONCHON pour l'exploitation de cette industrie. Il ne possédait aucune ressource personnelle.

En 1865 à la suite d'un différend avec TRONCHON, la société fut judiciairement dissoute et par jugement du 19 avril 1868 confirmé par arrêt le 23 décembre de la même année il fut condamné à payer au dit TRONCHON une somme de 3225 francs pour solde de tout compte.

Depuis le mois d'août 1867, Antoine avait ouvert une boutique de marchand de vin 66, rue de Malte.
Dans l'impossibilité de se libérer de la condamnation prononcée au profit de TRONCHON et à la veille d'être vendu par autorité de justice à la requête de ce dernier,  il a pris le parti de déposer son bilan.

A la suite de son dépôt de Bilan Antoine a été déclaré en faillite par jugement du 8 mars 1869 par le tribunal de commerce de PARIS.

Nous perdons sa trace de juillet 1869 jusqu'en mars 1871, ce sont les événements liés à la guerre contre la Prusse, au siège de Paris et à la Commune qui nous le feront retrouver.
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Antoine et la commune de PARIS

Nous sommes en 1871 dans un Paris assiégé par les Prussiens, dans un Paris affamé, une année noire que les livres d'histoires escamotent bien souvent.

La Commune demeure en effet ensevelie sous une chape de silence, bien qu'elle soit ou plutôt parce qu'elle est porteuse de valeurs, valeurs battues en brèche par les héritiers de ceux qui massacrèrent les Communards.

Comment s'est-il retrouvé partisan de la commune de PARIS, Capitaine dans la garde Nationale et Major de place à la mairie du Ixe  arrondissement, cela demeure un mystère.

On ne peut qu'émettre l'hypothèse que se sont les conséquences de ses ennuis financiers et certainement les convictions d'un homme révolté par la misère grandissante à PARIS et dégoûté de la classe bourgeoise suite à l'acharnement  envers lui du dénommé TRONCHON

Un fait est certain : mécontent du gouvernement de la défense nationale qui n'avait pas rendu justice à son mérite, Antoine embrassa avec ardeur le 18 mars le parti de la Commune suite au refus du Général TROCHU et de Jules FAVRE de ne pas lui avoir acheter un plan de sa composition pour la défense de PARIS, qu'il leur avait proposé en février. Il fait suivre ce plan d'un réquisitoire contre TROCHU, FAVRE et consorts formulés au club national par un certain Gabriel PELIN

D'après certains témoignages de l'époque nous savons qu'Antoine achetait régulièrement son vin rue Choiseul chez un liquoriste, et qu'il fréquentait le café de cette rue.

Affecté au 117ème bataillon. Ce bataillon constitué de quatre compagnies est cantonné dans le IX ème arrondissement avec huit autres bataillons pour un total de 106 221 habitants.

A la mairie de cet arrondissement Antoine est chargé des rondes de Police militaire, de la distribution des vivres et des munitions. Il visite les postes, surveille les commissaires de police. Ce sont ses principales fonctions.

Il percevait, alors, un salaire de 2,50 francs par jour.

Le 7 avril 1871, il écrit un courrier au chef de la IX ème légion pour lui faire-part :

Des dispositions défavorables à la commune des VI ème et VII ème bataillons dont il proposait le désarmement et la dissolution immédiate.

Le 24 avril 1871, il est nommé Major de Place à la IX ème légion. Il aura sous ses ordres neuf bataillons. Son salaire passera à 10 francs par jour.

Le mardi 23 mai, il va donner des ordres jusqu'à deux heures du matin.

La troupe versaillaise arrivant par la rue des Mathurins, il s'enfuit et se réfugie 65 rue Turbigo chez le sieur CUVIGNY restaurateur. Il y restera caché jusqu'au vendredi soir. Il repartira habiller en civil abandonnant son sabre et son képi.
Les rapports de police, l'ayant qualifié " de partisan exalté de la commune et très dangereux ", il est arrêté le 16 juin 1871 et incarcéré à la prison de Chartres.
Il va subir plusieurs interrogatoires.
Le premier le 17 août 1871 à VERSAILLES.
Le second le 3 novembre 1871 à CHARTRES.
Le troisième le 14 novembre 1871 à CHARTRES.
Le 20 novembre de la même année il lui sera notifié sa mise en jugement, pour les faits suivants :
1° S'être trouvé  dans un mouvement insurrectionnel, d'avoir porté des armes apparentes et un uniforme (Art. V de la loi du 24 mai 1834.)
2° D'avoir provoqué et facilité par la distribution d'ordres, le rassemblement des insurgés. (Art. IX de la loi du 24 mai 1834.)
3° D'avoir exercé un commandement dans les bandes armées de l'insurrection (Art. 96 du code pénal.)

Le huit février 1872, il est jugé par le 16ème conseil de guerre permanent de la 1ère division siégeant à VERSAILLES. Il est condamné à la déportation simple à NOUMEA, à la privation de ses droits civiques et à la dégradation militaire.
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La déportation

Intéressons nous maintenant au sort réservé aux déportés.
L'Assemblée Nationale décida d'affecter à la déportation la colonie la plus éloignée de la Métropole, elle choisit donc la Nouvelle Calédonie. Elle avait déjà servi à cet usage dans les dernières années du Second Empire,  Napoléon III y fit déporter beaucoup de Français ainsi que des Kabyles qui refusaient à l'époque de céder leurs terres aux colons.

Le rapporteur de la loi, adoptée le 31 mai 1872, alors que le premier convoi était déjà parti, exalta les richesses de la Nouvelle Calédonie où les déportés trouveraient un nouveau foyer et pourraient contribuer à la création de l'empire français du Pacifique.

Les conditions de transports.
Il fallait environs cinq mois de navigation, dans des conditions particulièrement difficiles, pour arriver en Nouvelle Calédonie
Entassés dans les forts de la côte Ouest : Saint MARTIN de RE, les îles d'AIX et d'OLERON les forts BOYARD et QUELEM etc., les condamnés à la déportation ne devaient être embarqués qu'après une visite médicale : elle fut réduite à une simple formalité, de telle sorte que beaucoup de tuberculeux périrent durant leur transport. " Il faut bien que les requins mangent " disait un médecin.

Les communards, étaient enfermés dans de grandes cages situées de part et d'autres des batteries et séparées par une allée médiane où circulaient les gardiens.

Les déportés avaient droit à une "promenade", une demi-heure par jour sur le pont, dans des parcs fait de gros filets.
La nourriture était misérable, la surveillance constante : la garde redoutait tout des condamnés, l'évasion bien sûr, mais aussi les révoltes, les complots et donc les conversations même.

Les punitions étaient sévères : les coups, le cachot à fond de cale, les fers aux pieds. Les officiers estimaient que rien n'était trop dur pour leur cargaison de scélérats.

Arrivé à destination, trois lieux recevaient les déportés : le bagne de l'île de NOU, réservé aux condamnés aux travaux forcés ; la presqu'île de DUCOS, prévue pour les condamnés à la déportation dans une enceinte fortifiée, et l'île aux Pins affectée aux condamnés à la déportation simple.

Les conditions de vie.

Mais à leur arrivée sur l'île la vie n'a pas été facile pour Antoine et ses co-détenus car rien n'avait été prévu pour l'installation des déportés, sauf des sentinelles.

Les 811 condamnés à la déportation en enceinte fortifiée  dont six femmes ne trouvèrent dans la presqu'île DUCOS que quelques paillotes, des gamelles et des hamacs.

Antoine se trouvait avec les 2808 condamnés dont treize femmes sur l'île des Pins. Ils n'eurent droit qu'à des tentes.

Les uns et les autres s'organisèrent, construisirent des cases, et fabriquèrent des meubles.

Les déportés de la presqu'île de DUCOS formèrent de petites coopératives de production de menuisiers, de forgerons, de tailleurs et ils entreprirent d'écouler leurs produits vers  NOUMEA.

Ceux de l'île des Pins cherchèrent du travail. A neuf cent d'entre eux l'Administration vendit 500 hectares de mauvaises terres qu'ils durent payer aux prix fort, de même que les outils et les graines ; 800 furent embauchés à la construction d'un aqueduc au salaire de 85 centimes par jour. Les autres essayèrent de travailler chez les colons, mais l'île était trop pauvre pour les employer. Ils restèrent donc dans leur brousse.

La nourriture était mauvaise, essentiellement composée de biscuits et de lard ; le pain et la viande étaient rares, les légumes à peine consommables.

D'abord l'espoir régna de créer les conditions d'une attente supportable, grâce au travail ; mais brusquement, au milieu de 1873 le Gouvernement prit la décision  de suspendre les crédits qui alimentaient les chantiers d'état.

En même temps, arriva l'ordre d'interdire la vente des objets fabriqués par les déportés.

Dès lors la condition de ces derniers devint tragique : le manque d'activité et les carences alimentaires entraînèrent les dépressions nerveuses,  les crises de folie, la mort.

Les sentinelles, avaient ordre de faire feu sur quiconque les approchait à moins de cinquante pas.

En 1874, l'administration interdit le ramassage du bois à brûler et la pêche, et elle redoubla de dureté après la seule grande évasion de l'histoire de la déportation : celle de GROUSSET, JOUDE, ROCHEFORT et trois de leurs camarades, le 20 mars 1874.

Si cette évasion exaspéra l'administration, elle permit au moins de faire connaître au monde la condition des déportés et renforça la campagne pour l'amnistie.

En guise de nouveaux sévices, l'administration exigea que " tout déporté donnerait à l'Etat une demi-journée de travail sous peine de ne recevoir que les vivres strictement indispensables : 700 grammes de pain, 1 centilitre d'huile et 60 grammes de légumes secs ".

Mais tout allait plus mal encore à l'île de NOU, où les 240 condamnés aux travaux forcés étaient mêlés aux droits communs, qui les maltraitaient pour amuser les gardiens. Là, le travail ordinaire consistait à charrier des troncs d'arbre à travers les marécages, ou bien le long d'escarpement.

Nul n'avait le droit de tomber malade, et le moindre geste de révolte ou d'accablement entraînait les punitions traditionnelles du bagne : le fouet, les fers, les poucettes, le cachot.

Les évasions échouèrent toutes, les forçats qui arrivaient à gagner la brousse étant repris par les Canaques, ravis qu'il existât des blancs sur lesquels ils avaient le droit de se venger de leurs humiliations.

Malheureusement, concernant Antoine nous n'apprendrons pas grand chose sur sa déportation de septembre 1872 jusqu'en 1879. Le dossier contenant toutes les informations n'est pas communicable car il est en très mauvais état de conservation.

Nous savons simplement qu'il a été puni une première fois de quatre jours de prison pour être allé sur le territoire militaire.

Une deuxième fois huit jours, pour avoir refuser de signer lors d'un témoignage. " Je ne signerais que quand on aura rempli les intervalles laissés en blanc, vous pourriez ajouter quelque chose à ma déposition. "

Il était d'un caractère doux et conciliant, paraissait animé d'un bon esprit et fréquentait peu ses co-détenus.

Antoine avait une bonne conduite et une bonne moralité, il avait essayé dans un premier temps de faire des chaussures (Cette profession de cordonnier était une spécialité familiale).

Il cultivait une des plus belles concession de l'île des Pins, et travaillait comme marchand boucher.

Le 24 janvier 1878, il obtient la remise totale de sa peine avec obligation de résider à NOUMEA. Antoine est rayé des contrôles le 12 avril de la même année.

L'année 1879 va apporter beaucoup de joie à Antoine. Le 15 janvier, il lui est accordé la remise d'obligation de résider en Nouvelle-Calédonie.

Le 28 janvier, il épouse Rose Françoise LAVILLE sans profession domiciliée à NOUMEA née le 19 11 1849 à SARRIANS dans le Var fille de Joseph cultivateur et de feue Marie Rose LAURENT.

Le 29 juillet de la même année naît leur premier enfant Antoinette.

Avant la fin de cette année, il rentre en France avec sa famille sur le " Tage ".
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Le retour en France

On peut supposer que Antoine rentra en France en 1880, et qu'il retourna directement sur Paris, où son frère Isidore était installé. Ce dernier n'était pas resté inactif, il avait fait circuler une pétition en faveur d'Antoine. Il avait même remis à un député une lettre en faveur de son amnistie.

L'acte de naissance de son deuxième enfant, 8 rue Cadet à Paris 9°, nous apprend qu'il est revenu dans son quartier.

Le 24 février 1883, naît sa deuxième fille Léonie Charlotte. Nous verrons sa descendance plus bas. Il est, alors, courtier d'assurance.

Le 6 mars 1891, naît Gabriel son troisième enfant. Antoine, à ce moment là,  a déménagé. Il demeure 24 rue Rodier toujours dans le neuvième arrondissement.

La belle-fille de Léonie Charlotte,  Madame Simone BAPTANDIER m'a appris que Antoine avait eu un quatrième enfant : Une fille Marguerite épouse VIEULLE vivant  à CANNES rue BORNIOL. Je n'ai pas fait de recherches à son sujet

A son décès, le 4 août 1907, Antoine demeurait au 8 rue Bleue Paris IX, il était retraité, âgé de 76 ans ; et son épouse était sans profession.

Le couple ne devait pas être riche, car c'est son gendre Jules BAPTANDIER, qui achète une concession centenaire au cimetière de PANTIN où a été inhumé Antoine.

Rose LAVILLE, son épouse, décède à son domicile 81 rue Didot à Paris XIV le 26 septembre 1923, âgée de 74 ans. Elle repose avec son époux au cimetière de PANTIN.
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La descendance d'Antoine et de Rose

Voyons maintenant ce que sont devenus les enfants retrouvés d'Antoine et de Rose LAVILLE.

Antoinette. Née le 29 juillet 1879 à NOUMEA. Le 26 mai 1900, elle épouse à la mairie du neuvième arrondissement de PARIS, Jules Eugène Hilaire BAPTANDIER, né le 1 septembre 1859 à NEVERS fils de Claude et de Marguerite JOLIVET. Ce couple aura quatre enfants :
Un garçon nommé Pierre né le 21 06 1908, qui décède le 14 08 1972 à Paris. Il épouse le 15 07 1946, Simone BERTAND. C'est l'épouse de ce dernier que j'ai contacté en septembre 2001 par téléphone. Ensuite il y a eu André, Denise et un autre garçon décédé accidentellement.
Antoinette, devient veuve en 1935, et se remarie à CHANTILLY dans l'Oise le 29 juillet 1937 avec Abel VIARD né le 11 février 1873 à FROUARD (Meurthe et Moselle) qui décède le 11 11 1955 à Paris XIV. Ces derniers ont passés un contrat de mariage chez Maître Maurice De RIDDER notaire à PARIS.
J'ignore s'il y a eu d'autres enfants.
Antoinette décède le 6 novembre 1945 à Paris XIV°, et est inhumée au cimetière de Pantin..

Léonie, Charlotte, naît le 24 février 1883 à PARIS IX.  Elle sera couturière. A l'âge de cinquante ans, elle décide de se marier. Mieux vaut tard que jamais !
Elle épouse le 21 mars 1933 son cousin germain Georges Henri GUIZARD, contrôleur né le 29 juillet 1877 à PARIS XIV. Fils d'Isidore le frère d'Antoine et d'Adèle GIBELIN parents décédés et veuf d'Hortense Marie TOURNIER native de LUC sur AUDE.
Les témoins du mariage étaient : Gabriel GUIZARD le frère de Léonie et son épouse Paule JANNOT.
Georges Henri, décède le 6 janvier 1952 au 96 rue DIDOT.
Léonie, décède à l'hôpital hospice de la ville d'EU (76) le 26 juin 1965, âgée de 82 ans.

Gabriel Antoine, naquit le 6 mars 1891 à PARIS. le 28 avril 1910, il est encore mineur, et épouse Marthe BAPTANDIER, née à CLERMOND FERRAND le 16 02 1891 fille mineure de Georges et de Marie Louise QUEILLE native de CERET 66.
Le contrat de mariage est établi le 21 avril 1910. chez Maître PAUCHARD Notaire à PARIS.
De leur union va naître Henri René né le 3 avril 1911 à PARIS. C'est l'auteur de la fameuse lettre. Par contre sa naissance n'apparaît dans aucun des vingt arrondissements de PARIS.
Henri, se présentait comme Artiste peintre, mais Simone BAPTANDIER l'ayant vu une fois m'a confié qu'il ne vivait pas de ses toiles et qu'il était obligé d'effectuer des travaux dans le bâtiment pour vivre. Il avait une vie décousue.
Le couple divorcera le 11 décembre 1922. Jugement de divorce rendu par le tribunal de la Seine.
Gabriel se remariera le 23 juin 1925 à PARIS XIV avec Paule Gabrielle JANNOT née le 21 janvier 1906 à PARIS XVI fille de Alexandre JANNOT décédé et de Henriette BARRAULT.
Le couple n'a pas passé de contrat de mariage. Au moment du mariage, Gabriel était ingénieur. Paule, travaillant dans un cabinet de prothèses dentaires.
Madame Simone BAPTANDIER, ayant connu le couple Gabriel et Paule a pu me les décrire.
Gabriel était de taille moyenne et avait les yeux bleus
Gabriel décède le 30 décembre 1978 à 22 h.30 à l'hôpital du XIV ème. Son épouse Paule JANNOT deux ans après le 20 novembre 1980 à la clinique rue de TEXEL.
Le couple demeurait dans le quatorzième arrondissement de PARIS au 4 de la rue Bardinet.

Marguerite qui épouse un Monsieur VIEULLE, le couple demeurait à CANNES.
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Conclusion

Voici en quelques pages ce que fut la vie d'Antoine GUIZARD né à TERMES petit village des Hautes Corbières qui ne compte plus qu'une quarantaine d'habitants à ce jour. Village pourtant au passé historique magnifique et berceau de notre famille GUIZARD.
La vie n'étant pas facile à cette époque, comme de nos jours du reste dans cette région pourtant magnifique nous comprenons  aisément que les gens quittaient le canton.
Combien de ces jeunes ayant quittés leurs villages natals ont tenté l'aventure ailleurs ? Beaucoup.
Combien de ces jeunes se seront heurtés à la dureté de la vie en voulant tenter leur chance dans la capitale ? Beaucoup.
Voici je trouve ici le bel exemple d'un homme qui a tout essayé de faire pour réussir sa vie et que les aléas de la vie ont durement touché

Stéphane GUIZARD
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Source et Bibliographie

A.N.
Archives Outre mer
A.D. 75
Le Maîtron
Dictionnaire de la commune de PARIS
La commune de PARIS Prosper Olivier LYSSAGARAY
Communards en Nouvelle Calédonie Jean BARONNET et Jean CHALOU
Lettres retenues Virginie BUISSON
Les étapes d'un petit parisien Jules RENARD 1925
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